Nous naissons immergés dans le son, dans le bain du rythme du battement de coeur maternel qui accompagne notre croissance dans le ventre de notre mère.
Dans le son, nous rencontrons l'autre en lui offrant nos productions sonores (les mots) ; dans la négation du son, nous évitons ou rejetons l'autre (la négation du mot).
Nous parlons, nous chantons, nous tambourinons un rythme.
Une certaine mélodie est la mienne, la tienne, la sienne, et souvent, dans "notre chanson", nous rencontrons et renforçons l'amour.
Voici mon son : un shampoing rapide de bon matin par une journée d'au moins 30 degrés. Des cheveux dégoulinants alors que j'étale mes vêtements, les livrant au soleil avide qui en aspire toute l'eau.
Un short, des chaussures en toile sans lacets, un T-shirt à manches courtes.
Tu cours dans la rue, au bureau.
On prend un café à la volée, il y a le brouhaha du marché, les chansons que les dames chantent dans leurs cuisines à la vue d'un bleu profond.
Il y a la chaleur, il y a le son.
Il y a de l'émotion.
Les cheveux sont maintenant secs et une boucle continue imperturbablement à rechercher l'affection de mon nez.
Le bureau se trouve dans une ruelle fraîche qui longe - en clignant de l'œil - la rue principale brûlante.
Je chante parce que c'est ce que je sais faire : jouer avec le rythme, me moquer du son, embrasser le silence et marcher main dans la main avec la scène de la vie.
photo source : https://www.pexels.com/fr-fr/photo/ville-homme-rue-sans-visage-5918919/